À 24 ans, la souriante Laura Baudelet, originaire du Nord, affiche déjà un double rôle sur les terrains de compétition : elle est commissaire au paddock grade National Elite et membre de jury pour la discipline du saut d’obstacles. Menant en parallèle des études de droit, elle apprécie être au contact des cavaliers et était présente lors de l’Open 2024 Club et Poney du Touquet. Entre deux épreuves, elle nous a accordé quelques minutes…
Comité régional d’équitation : Comment avez-vous décidé d’endosser ces rôles, véritables chevilles ouvrières des concours ?
Laura Baudelet : J’ai commencé à monter à cheval quand j’avais 8 ans environ, et j’ai continué jusqu’à l’âge de 22 ans. Je me suis malheureusement blessée au dos, et j’ai été contrainte d’abandonner la pratique… Après avoir appris que je ne pouvais plus monter à cheval, j’ai cherché comment maintenir un lien avec le sport équestre et la compétition. J’étais déjà bénévole sur certains concours et assez intéressée par ce qui se passait au paddock. J’ai donc contacté Antoine Mayolle, commissaire formateur. Et c’est ainsi que l’aventure a commencé ! Cela fait maintenant 6 ans que je suis commissaire, depuis que je suis majeure.
CRE : Que vous apporte le fait d’endosser ces rôles ?
L.B. : J’aime l’ambiance du concours et le fait d’y participer, même en n’étant pas à cheval. J’aime aider, renseigner et aiguiller les cavaliers. Le paddock est un peu le point d’entrée du concours, donc les sportifs viennent bien volontiers nous voir. Je crois également que mon côté juriste fait que j’aime l’aspect réglementaire de la compétition, l’application et le respect des bonnes pratiques. J’apprécie le fait d’échanger avec les cavaliers et de toujours mettre une explication sur ce qu’on a le droit ou pas de faire sur un terrain de concours. Il faut avoir un message pédagogique, je pense que c’est super important, surtout avec les plus jeunes. Intégrer un jury en compétition m’a permis de varier un peu les rôles, c’est une facette différente du concours qui permet de voir les choses autrement. Au jury, nous sommes un peu plus en retrait, moins en lien direct avec les compétiteurs mais avec une concentration qui doit être de tous les instants.
CRE : Dans ces différents rôles, quels sont les éléments qui vous ont le plus marquée ?
L.B. : La diversité des missions dans le rôle de commissaire au paddock ! Je crois qu’on ne se rend pas bien compte de tout ce que nous avons à gérer. Nous sommes très sollicités, que ce soit par les cavaliers, les coachs, les parents… On nous pose beaucoup de questions et il y a un rythme à prendre et à tenir. Au paddock, nous sommes véritablement au contact des participants et du public. On nous sollicite à propos des épreuves, des barèmes, des horaires, mais également sur les commodités du concours, les boxes, le parking et sur de nombreuses autres problématiques. Au jury, le contact est plus restreint, les gens osent moins franchir la porte de la cabine. Ce sont deux rôles très différents !
CRE : Quels sont vos événements favoris ?
L.B. : J’aime beaucoup le Parc équestre du Touquet, c’est un site magnifique, personne ne peut dire le contraire et il est agréable de travailler dans un tel environnement. Concernant les labels, je crois que j’ai une petite préférence pour les concours Club et Poney, je trouve que le rôle de commissaire au paddock y prend toute son importance. Comme je le mentionnais, je m’attache à être pédagogue avec les plus jeunes. En Amateur & Pro, le règlement est un peu moins restrictif et nous avons un rôle moins pédagogique, plus formel, quand quelque chose ne va pas.
CRE : Est-ce que commissaire au paddock s’avère être un rôle difficile ?
L.B. : Dans l’ensemble, ça se passe plutôt bien. Les cavaliers nous écoutent car ils savent que nous sommes formés, renseignés et que les règles que nous appliquons ne sortent pas de nulle part. En début d’année, quand les nouveaux règlements sortent, nous sommes particulièrement vigilants sur leur adoption et leur respect. On avertit tout de suite les sportifs sur les nouveautés. D’ailleurs, être commissaire au paddock, c’est guetter les mises à jour de la réglementation. Il faut en permanence se tenir au fait des nouvelles règles. Harnachement, comportements des cavaliers, construction des obstacles, vaccinations des chevaux… Depuis quelques années, les formations d’officiels mettent l’accent sur le bien-être du cheval – c’est une très bonne chose – , et on veille sur le terrain à ce que toute forme de brutalité soit réprimée.
CRE : Comment voyez-vous la suite de votre carrière en tant qu’officielle de compétition ?
L.B. : J’aimerais bien évoluer un peu dans les fonctions de jury. Aujourd’hui, je peux juger sur des compétitions allant jusqu’au niveau Amateur. Cela me plairait beaucoup de progresser encore. Idem du côté de mon rôle de commissaire. Je peux actuellement officier jusque sur des épreuves de niveau Pro 1, et j’aimerais un jour pouvoir exercer en concours internationaux.