Quinze ans de formation pour le CRE

Il y a une quinzaine d’années, le Comité régional d’équitation s’est donné pour mission de contribuer à la formation des enseignants d’équitation, partant du constat que la demande en la matière était bien supérieure à l’offre de l’époque. 

Thierry Delfosse est chargé de la formation au sein du Comité régional d’équitation depuis 2012. Si, à cette date, le Comité proposait déjà aux candidats de se former pour obtenir le BPJEPS, initiative d’Edith Cuvelier et de son équipe à la fin des années 2000, Thierry Delfosse a directement participé à inclure l’AE (Animateur d’équitation) – autrefois BAP (Brevet animateur Poney) -, à l’offre de formation du CRE. Ce dernier, qui fera valoir ses droits à la retraite à la fin de l’année scolaire 2024-2025, revient sur 15 ans de formation proposés par le Comité des Hauts-de-France. 

Pourquoi le Comité régional d’équitation a-t-il décidé de proposer des formations professionnalisantes ? 

Thierry Delfosse : Cela a tout d’abord concerné le BPJEPS. Il faut se remettre dans le contexte de l’époque : à la fin des années 2000, le secteur de l’enseignement d’équitation était dynamique et très attractif. Edith Cuvelier et le bureau du CRE avaient ainsi fait le constat qu’il y avait bien plus de demandes que de places disponibles en centres de formation privés. Des candidats devaient même quitter la région pour suivre un cursus… À cette époque, certaines années, on avait par exemple 50 dossiers pour 20 places. Le Comité a donc décidé de remédier à ce problème en ouvrant des créneaux de formation, en partenariat avec des centres équestres qui sont devenus des plateaux techniques. 

Le BPJEPS proposé par le CRE a-t-il trouvé son public ? 

T.D. : Oui, tout à fait. En moyenne, chaque année, nous avons au moins 10 personnes qui se rapprochent du CRE pour se former au métier d’enseignant d’équitation. Sur 15 ans, cela représente pas moins de 150 personnes. C’est significatif ! Il faut également préciser que cette formation proposée par le CRE est intégrée au Plan régional de formation, et bénéficie d’une ligne budgétaire spécifique de la part du Conseil régional. Ainsi, les jeunes qui n’ont pas la possibilité de se former sur leurs fonds propres peuvent voir leur enseignement pris en charge par la Collectivité. La formation CRE donne une chance à chacun grâce à des modes de financement alternatifs, et cela consistait en une nouveauté et un vrai coup de pouce. 

Qu’en est-il du diplôme d’Animateur d’équitation ? 

T.D. : Ce 1er niveau d’enseignement est arrivé plus tard au sein du CRE : la 1ère promotion a été mise en place en 2016. Auparavant, on parlait de BAP, Brevet d’animateur Poney, puis d’AAE, Animateur assistant équitation. L’AE est une porte d’entrée vers le BPJEPS et les candidats qui n’ont pas le niveau pour être dirigés vers le BPJEPS peuvent être orientés vers l’AE. Cela peut faire office de première formation, et l’AE bénéficie également de subventions de la part de la Région. Les promotions comptent un peu moins d’élèves : je pense que nous en avons quand même eu une cinquantaine depuis la mise en place de cette formation. 

Comment ces deux formations se déroulent-elles concrètement ? 

T.D. : Chacune se fait sur 10 mois et en alternance. Au fil des années, le CRE a noué des partenariats avec des centres équestres susceptibles d’accueillir les stagiaires et de leur apporter l’enseignement relatif à ces cursus. Ils se forment ainsi sur différentes zones du territoire, à Marcq-en-Baroeul (59), à La Capelle-lès-Boulogne (62), à Calonne-Ricouart (62) ou encore dans l’Oise, à Estrées-Saint-Denis. Et puis, nous avions également le centre équestre de Senlis (60) qui, depuis, est devenu indépendant et vole de ses propres ailes en termes de formation. Nous sommes donc parfaitement dans notre rôle, à savoir proposer une offre de formation supplémentaire dans un contexte où la demande était très forte, et contribuer au développement d’un vrai pôle de formation.   

Des évolutions sont-elles à venir concernant ces diplômes ? 

T.D. : Début 2025, une réforme du BPJEPS sera mise en place : l’examen exigera des candidats des épreuves pratiques à cheval.

Photo : la promotion BPJEPS 2024-2025 lors de la remise des blousons aux couleurs du CRE, à Calonne-Ricouart.

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