La finale nationale du concours “Un des Meilleurs Apprentis de France” a eu lieu à Lyon du 7 au 8 juin. A l’occasion du centenaire du titre de Meilleur ouvrier de France, tous les métiers, y compris les six métiers du cheval, étaient réunis en un seul et même lieu. Ces derniers ont révélé 20 nouveaux médaillés cette année, dont la jeune Marie de Cressac de Soleuvre, représentant les Hauts-de-France et l’Institut de Genech. Le concours “Un des meilleurs apprentis de France” est porté depuis 2022 par l’Institut français du cheval et de l’équitation (IFCE), pour les métiers de palefrenier-soigneur, enseignant d’équitation, cavalier d’entraînement, lad-driver / lad-jockey qui ont rejoint les métiers de sellier-harnacheur et maréchal-ferrant. Cette troisième édition a été marquée par le centenaire du titre de Meilleur ouvrier de France qui, à cette occasion, a réuni l’intégralité des métiers MAF. Une première pour les métiers du cheval. La Cité Internationale de Lyon, l’hippodrome de Lyon-Parilly et le centre équestre Equ’ain ont ainsi accueilli les épreuves de cette finale nationale 2024 pour chacun de ces métiers, les 7 et 8 juin. Des Hautes-Alpes à Genech Parmi les médaillés d’or de la catégorie enseignant d’équitation, qui regroupe des épreuves d’équitation, de pédagogie, de mise en place de séance pédagogique et un grand oral, se trouve Marie de Cressac de Soleuvre, représentant l’Institut de Genech. Originaire de Limoges, Marie, 20 ans, résidait dans les Hautes-Alpes, mais a parcouru quelques centaines de kilomètres pour faire ses armes dans les Hauts-de-France. “Je suis partie de chez moi pour vivre autre chose et prendre de l’expérience sur un territoire très marqué cheval”, indique cette dernière. “J’étais présente lorsque l’Institut de Genech a fait sa journée Portes ouvertes, et j’ai rapidement voulu rejoindre l’établissement. Dans le cadre de ma formation, le BPJeps en deux ans, j’ai candidaté pour réaliser mon apprentissage au sein du centre équestre de l’Institut de Genech. J’ai eu la chance de voir ma demande acceptée et j’ai fait la rencontre d’un personnel encadrant formidable.” Soutenue par ses formatrices En fin d’année dernière, l’équipe encadrant Marie, dont Sarah Cuvelier, responsable du centre équestre, Hélène Gaffet, maître de stage, et Apolline Delecluse, responsable de la formation BPJeps en apprentissage, lui propose de participer au concours “Un des meilleurs apprentis de France”. Marie hésite. “Quand je suis arrivée il y a bientôt deux ans à Genech, j’étais très très timide et d’un naturel fort stressé”, détaille la future enseignante. “J’avais du mal à gérer mes émotions. Hélène et Sarah s’en sont aperçues et elles m’ont beaucoup aidé à travailler là-dessus. Lorsqu’elles m’ont proposé de me présenter au concours, ce qui n’était pas obligatoire, je me suis dit que ça allait être une expérience compliquée pour moi. Mais, finalement, j’ai vu cela comme un défi, comme l’occasion de vivre une expérience peu commune et j’ai accepté.” Soutenue par Hélène, Sarah et Appoline, Marie a donc préparé le concours avec sérieux, tout en suivant sa formation. “Les deux étaient en lien”, souligne-t-elle. Lors de l’étape régionale, qualificative pour le National, Marie parvient à rester maîtresse d’elle-même et à bien gérer son stress. “J’ai réussi à passer cette étape sans trop de pression, en me disant que j’y allais pour prendre de l’expérience.” Cela réussit très bien à la candidate, puisqu’elle remporte une première médaille d’or à Conches. Et se qualifie pour la finale nationale. “Pour la suite, ce fut un peu plus compliqué car j’avais vraiment envie de faire au mieux à Lyon. L’enjeu était important. Mais je me suis mise en tête de prendre du plaisir, et de faire en sorte de m’amuser. J’avais bien travaillé et, au final, l’expérience a été formidable. J’ai fait de belles rencontres et j’ai relevé le défi que je m’étais fixé. Aujourd’hui, j’ai du mal à réaliser que tout est fini, car je suis focalisée sur le concours depuis plusieurs mois.” L’Institut de Genech à l’honneur Si la médaille est individuelle, les formatrices de Marie et l’Institut de Genech sont également au cœur du succès. “Cette victoire est très positive et très encourageante pour toute l’équipe de Genech qui a accompagné Marie”, indique Sarah Cuvelier, responsable du centre équestre de l’Institut de Genech. L’établissement, fondé en 1894, propose de nombreux cursus de formation en lien avec le monde équestre : bac Pro, CAP palefrenier-soigneur, animateur d’équitation, BPJeps, DEjeps, CS éducation et travail des jeunes équidés, CAP maréchal-ferrant, BTS production animale, Bac Pro conduite gestion entreprise hippique… Entre autres ! “Nous avons un éventail assez large de formations en lien avec le milieu du cheval.” Environ 400 élèves sont en formation à Genech au sein de ces formations dédiées au cheval. Plus d’infos ici
Les meilleurs dresseurs réunis à Boves
Après les complétistes et les voltigeurs, ce sont les dresseurs de la catégorie Amateur qui avaient rendez-vous les 8 et 9 juin à Boves, pour leurs championnats régionaux. Un rendez-vous qui a bénéficié d’une météo clémente et de l’excellent accueil du Centre équestre de Picardie. Sous l’oeil de Nadine Cochenet, présidente du jury, et ceux des expérimentés juges présents pour l’événement, dont Alain Francqueville, ancien sélectionneur et entraîneur national de l’équipe de France, ou Valérie Leclercq (dont le portrait sera à retrouver un peu plus tard dans la semaine sur notre site), les meilleurs dresseurs de la région des Hauts-de-France se sont retrouvés au Centre équestre de Picardie dans le cadre des championnats régionaux. De la catégorie Amateur 3 à la catégorie Amateur Elite, ils sont venus des quatre coins des Hauts-de-France pour accéder au titre. En parallèle, pour permettre à chaque couple de prendre part à la compétition, le Comité régional d’équitation avait mis en place d’autres épreuves et le rectangle de dressage a ainsi accueilli de nombreuses reprises pendant deux journées. Du côté des résultats Dans la catégorie Amateur 3, c’est Louane Letoquart qui s’impose avec une note moyenne de 68,97%. La cavalière était associée à Borgerhof’s Kelvin, mâle New Forest de 9 ans. La cavalière, licenciée chez Amandine Blin Dressage, devance de peu (0,8%) Céline Rouze et Gladiator du Tomont, mâle de 8 ans par Catchar Mail, dont la moyenne championnat est de 68,89%. Sur la troisième marche du podium, encore une cavalière, Bertille Dufour, qui avait sellé pour l’occasion son hongre Trakehner de 12 ans, Giovi de Fontaine (67,08%). La suite des résultats ici Chez les Amateurs 2, Aurore Braillon glane la médaille d’or avec D’Aprilia de Merlieux, jument hanovrienne de 15 ans, fille de Dancier. Le couple, qui s’entraîne auprès de Gilles Siauve, décroche une moyenne championnat de 68,61%. Sur la deuxième marche du podium, on trouve Jean-Baptiste Lemaire. Associé à Sei Stupendo de Gaasbeek, jeune cheval de 6 ans fils de Secret, le cavalier obtient une note globale de 68,54% et devance au classement général Typhaine Bigotte et Arturo de Brinco Z (67,67%). Suite du classement ici Du côté des Amateurs 1, c’est Grégoire Siauve qui décroche la médaille d’or de ce championnat : il montait Stargazing van Oudenhove, six ans, et décroche une moyenne de 69,09%. Grégoire et son hongre BWP signent ainsi la meilleure performance toutes catégories confondues, seul couple à dépasser la barre des 69% de moyenne. Au classement, ils devancent Cyrielle Gillot et Call Me du Payrol, couple défendant les couleurs du centre équestre René Dujardin de Marcq-en-Baroeul (67,02%), ainsi que Célestine Delrieu et Kaapstad, médaillés de bronze avec 63,47%. Suite des résultats ici Enfin, dans la catégorie Amateur Elite, deux amazones étaient en compétition pour tenter de décrocher la médaille d’or. C’est finalement Johanne Nugues qui s’en empare, associée à Saphir von Lutz. Le couple obtient la note moyenne de 68,63%, et devance ainsi Sophie Mingardi et Equinox du Trichot avec 64,35%. Détails des résultats ici Des cavaliers gâtés Lors de la remise des prix, qui a eu lieu dimanche midi, à l’issue de l’ultime manche du championnat, les cavaliers engagés se sont vus généreusement récompensés. En effet, les médaillés ont reçu des mains de Jean-Pierre Tatincloux, président du CRE Hauts-de-France, et de Sarah Cuvelier, présidente de la commission Dressage, des bons d’achat Terres et Eaux, fidèle partenaire du CRE, de 100, 200 et 300 euros. De quoi renouveler une partie de son équipement et se faire plaisir !
Mathis Dufossez et Alyssa Pujol, amateurs ambitieux
Au sein du Pôle Avenir du Comité régional d’équitation se trouve une solide équipe de cavaliers amateurs. Parmi eux, pour la discipline du saut d’obstacles, Mathis Dufossez, 18 ans, et Alyssa Pujol, 19. Rencontre avec ces deux jeunes sportifs originaires des Hauts-de-France. CRE : Où et comment avez-vous commencé à pratiquer l’équitation ? Mathis Dufossez : Mes parents sont cavaliers et ils m’ont transmis le virus de l’équitation quand j’étais petit. J’ai démarré le poney au centre équestre de Dechy, puis j’ai poursuivi au sein des écuries de mes parents, Georges et Precilia Dufossez, à Montigny-en-Ostrevent. Ils élèvent des chevaux, sous l’affixe d’Elbe, et je suis également passionné par cette activité. Alyssa Pujol : C’est ma mère, Solene, qui m’a transmis la passion de l’équitation. Elle montait à cheval et m’a emmenée toute petite dans des écuries. J’ai eu la chance de toujours avoir un poney ou un cheval par la suite. J’ai fait mes armes à Cappelle-en-Pévèle. J’ai ensuite tourné en épreuves Poney grâce à Jalmie de Mormal et Uzima de Beuvry. A 12 ans, j’ai commencé à monter avec Virginie Lefebvre et je suis passée à cheval. Après avoir été coachée par David Coursier, je travaille aujourd’hui avec Romain Potin. CRE : En parallèle, quel a été votre parcours ? M.D. : J’ai suivi un cursus général jusqu’en classe de première, puis j’ai décidé de me professionnaliser au sein de la filière cheval. Pendant un an, j’ai suivi un cursus en alternance au sein de l’institut de Genech, qui m’a permis de me former au haras de Villers, chez Olivier Jouanneteau. Cette année, mon objectif est d’obtenir les permis poids-lourds. Et je me forme auprès de Louis Bernast, qui est un super cavalier de notre région. L’an prochain, j’irai chez Robert Breul, en région parisienne, avec l’ambition de passer mon Dejeps, pour avoir ensuite la casquette d’enseignant d’équitation. Mon but, à plus long terme, est de m’installer en tant que cavalier-enseignant, et de continuer l’activité d’élevage mise en place par mes parents. A.P. : J’ai passé mon baccalauréat général l’an dernier, et je suis actuellement en première année à l’école Sport, business & management AMOS, à Lille. J’aimerais travailler dans les domaines du sport et du commerce, et pourquoi pas créer une marque… Entre les études et le cheval, le rythme est assez soutenu, ce n’est pas toujours simple : mon école est à Lille, je réside à Rosult, près de Saint-Amand-les-Eaux et mes chevaux sont à Herin, près de Valenciennes, chez Marion Perlot. CRE : Présentez-nous vos chevaux. Quels sont vos objectifs avec eux ? M.D. : Mes deux juments sont nées au sein de l’élevage de mes parents. Il s’agit de Babygirl d’Elbe, qui a 13 ans, et de Fée d’Elbe, 9 ans. J’ai quasiment intégralement formé cette dernière, et je la connais donc très bien. Aujourd’hui, je tourne sur des épreuves 130, 135. Mon but est de continuer de me former en tant que cavalier, et de bien tourner avec ces deux juments qui, après leur carrière sportive, rejoindront l’élevage familial en tant que poulinières. A.P. : J’ai trois chevaux, dont ma jument de tête, Féline du Clos Fleuri, 9 ans, avec laquelle j’ai démarré les épreuves 140 en fin d’année dernière. Je tourne régulièrement sur 135 avec. Je dispose également de Declic’s Dream, qui tourne en catégorie Pro 2 majoritairement. J’ai également Matcho, un cheval de 7 ans que l’on m’a confié. Et je forme Kaleesy de la Saga, une jument de 4 ans que mes parents, qui font un peu d’élevage, ont fait naître. CRE : Pourquoi avez-vous intégré le Pôle Avenir du Comité régional d’équitation ? M.D. : Lorsque j’ai reçu le courrier du Comité, je n’ai pas hésité. C’est une façon de progresser dans notre pratique, en ayant accès à des stages et formations. Lorsque je suis allé aux premières assemblées, j’ai rencontré des gens que je voyais sur les terrains de concours et auxquels je ne parlais pas forcément. Grâce au Pôle, j’ai pu discuter avec eux, cela nous rassemble, nous fédère, et c’est une très bonne chose. A.P. : Je trouve que cela peut créer de la cohésion entre cavaliers. Je suis vraiment en attente de cela, de stages et de rassemblements où nous pourrons apprendre à mieux nous connaître. Si cela permet de former une équipe, c’est formidable. J’ai rejoint le Pôle Avenir car je pense que cela peut aussi nous amener de la visibilité.