Le week-end dernier, à Boves, au centre équestre de Picardie, les meilleurs dresseurs de la catégorie Amateur des Hauts-de-France avaient rendez-vous pour les championnats régionaux. Parmi la délégation d’experts pour juger les reprises des participants, la chaleureuse Valérie Leclercq. Il y avait du beau monde pour ce rendez-vous, qui a réuni de nombreux couples au sein de quatre catégories, de l’Amateur 3 à l’Amateur Elite : sous la houlette de Nadine Cochenet, présidente du jury, se trouvaient notamment Alain Francqueville, ancien sélectionneur de l’équipe de France, ou Valérie Leclercq, ex cavalière et formatrice de nombreux cavaliers, présents pour juger les prestations proposés par les couples nordistes. Car, dans la discipline du dressage, le jugement est un vrai travail d’équipe et chaque juge vient apporter sa précieuse expertise, qui est généralement le fruit de nombreuses observations faites année après année sur les terrains de compétition ! Valérie Leclercq, l’une de ces personnes expertes, passionnée de dressage, a accepté de répondre à quelques-unes de nos questions sur le rôle exigeant de juge. Depuis combien de temps êtes-vous juge ? Je suis juge depuis six ans. Plus jeune, j’étais cavalière en concours complet et dressage. J’ai également fait du saut d’obstacles en catégorie Junior. Mais mon cheval s’est blessé, et je suis ainsi passée au dressage. Originaire de Maubeuge, j’ai été à la tête d’une écurie pendant plusieurs années… Au sein de cette écurie, j’ai accompagné Pauline, ma fille, qui est montée jusqu’en Grand Prix, ainsi que mes deux autres enfants, Valentin et Philippine. J’ai ensuite décidé de m’orienter vers la fonction de juge, après celle de cavalière et de formatrice, pour garder ce contact avec le cheval et le sport. Je me déplace quasiment tous les week-ends en tant que juge et c’est un rôle qui me passionne. J’officie sur les compétitions de dressage, et de concours complet, mes deux disciplines de prédilection. Comment vous êtes-vous formée en tant que juge ? La qualité première d’un juge de dressage est l’œil. Pour ma part, j’ai eu de la chance, j’ai pu accompagner mes enfants aux côtés de Jan Bemelmans, entraîneur de l’équipe de France à partir de 2013 et sélectionneur Senior et U25, sur les grosses épreuves. Sur les entraînements ou les compétitions, j’ai exercé mon œil. Quand je ne percevais pas quelque chose, je demandais à Jan et je me suis ainsi formée. Après être montée dans la discipline, je savais ce que je recherchais, les bonnes attitudes, l’harmonie. C’est une question de ressenti… On formate notre œil à cette recherche. Il y a des choses que je vois et que je ne peux pas facilement expliquer, mais qui sont là et qui comptent dans la note finale. Allez-vous être plus sensible à certains critères que d’autres ? Comme tout juge, on recherche l’élasticité, la souplesse, la disponibilité du cheval… Il faut bien sûr s’adapter aux niveaux que l’on juge. On conçoit aussi de voir des chevaux avec des attitudes physiques pas forcément très développées. Mais nous allons observer leur comportement sur le carré de dressage, et nous allons être sensibles à des chevaux appliqués, à leur affaire, qui veulent bien faire. Et aux cavaliers concentrés, impliqués. Nous regardons aussi ces éléments. Notre but n’est pas d’enlever des points, mais bien de voir là où les couples peuvent en gagner. Quel conseil donneriez-vous à un cavalier qui souhaite progresser ? Dans le paysage du dressage, nous avons de tout : des couples qui progressent, avec un respect du facteur temps et une écoute du cheval. Et puis, il y a des couples qui souhaitent aller plus vite, peut-être trop, et qui se dégradent. Il ne faut pas oublier, en dressage, que l’on construit un cheval de Grand Prix sur 7 ou 8 ans. On prend peut-être moins de temps pour construire un cheval de saut d’obstacles. Je pense qu’en dressage, le temps, c’est la clef. Il faut être à l’écoute de son cheval et pas dans une optique où on se met un objectif à remplir coûte que coûte. Avec un cheval qui a les aptitudes pour, on pourra monter tel ou tel type d’épreuve. Mais seulement si on prépare sa monture à cela. Ce n’est pas le cavalier qui met le tempo au cheval, c’est le cheval qui donne son tempo. C’est lui qui dira “je peux le faire” ou non. Écouter son cheval, c’est la base.
Marie de Cressac de Soleuvre met Genech à l’honneur
La finale nationale du concours “Un des Meilleurs Apprentis de France” a eu lieu à Lyon du 7 au 8 juin. A l’occasion du centenaire du titre de Meilleur ouvrier de France, tous les métiers, y compris les six métiers du cheval, étaient réunis en un seul et même lieu. Ces derniers ont révélé 20 nouveaux médaillés cette année, dont la jeune Marie de Cressac de Soleuvre, représentant les Hauts-de-France et l’Institut de Genech. Le concours “Un des meilleurs apprentis de France” est porté depuis 2022 par l’Institut français du cheval et de l’équitation (IFCE), pour les métiers de palefrenier-soigneur, enseignant d’équitation, cavalier d’entraînement, lad-driver / lad-jockey qui ont rejoint les métiers de sellier-harnacheur et maréchal-ferrant. Cette troisième édition a été marquée par le centenaire du titre de Meilleur ouvrier de France qui, à cette occasion, a réuni l’intégralité des métiers MAF. Une première pour les métiers du cheval. La Cité Internationale de Lyon, l’hippodrome de Lyon-Parilly et le centre équestre Equ’ain ont ainsi accueilli les épreuves de cette finale nationale 2024 pour chacun de ces métiers, les 7 et 8 juin. Des Hautes-Alpes à Genech Parmi les médaillés d’or de la catégorie enseignant d’équitation, qui regroupe des épreuves d’équitation, de pédagogie, de mise en place de séance pédagogique et un grand oral, se trouve Marie de Cressac de Soleuvre, représentant l’Institut de Genech. Originaire de Limoges, Marie, 20 ans, résidait dans les Hautes-Alpes, mais a parcouru quelques centaines de kilomètres pour faire ses armes dans les Hauts-de-France. “Je suis partie de chez moi pour vivre autre chose et prendre de l’expérience sur un territoire très marqué cheval”, indique cette dernière. “J’étais présente lorsque l’Institut de Genech a fait sa journée Portes ouvertes, et j’ai rapidement voulu rejoindre l’établissement. Dans le cadre de ma formation, le BPJeps en deux ans, j’ai candidaté pour réaliser mon apprentissage au sein du centre équestre de l’Institut de Genech. J’ai eu la chance de voir ma demande acceptée et j’ai fait la rencontre d’un personnel encadrant formidable.” Soutenue par ses formatrices En fin d’année dernière, l’équipe encadrant Marie, dont Sarah Cuvelier, responsable du centre équestre, Hélène Gaffet, maître de stage, et Apolline Delecluse, responsable de la formation BPJeps en apprentissage, lui propose de participer au concours “Un des meilleurs apprentis de France”. Marie hésite. “Quand je suis arrivée il y a bientôt deux ans à Genech, j’étais très très timide et d’un naturel fort stressé”, détaille la future enseignante. “J’avais du mal à gérer mes émotions. Hélène et Sarah s’en sont aperçues et elles m’ont beaucoup aidé à travailler là-dessus. Lorsqu’elles m’ont proposé de me présenter au concours, ce qui n’était pas obligatoire, je me suis dit que ça allait être une expérience compliquée pour moi. Mais, finalement, j’ai vu cela comme un défi, comme l’occasion de vivre une expérience peu commune et j’ai accepté.” Soutenue par Hélène, Sarah et Appoline, Marie a donc préparé le concours avec sérieux, tout en suivant sa formation. “Les deux étaient en lien”, souligne-t-elle. Lors de l’étape régionale, qualificative pour le National, Marie parvient à rester maîtresse d’elle-même et à bien gérer son stress. “J’ai réussi à passer cette étape sans trop de pression, en me disant que j’y allais pour prendre de l’expérience.” Cela réussit très bien à la candidate, puisqu’elle remporte une première médaille d’or à Conches. Et se qualifie pour la finale nationale. “Pour la suite, ce fut un peu plus compliqué car j’avais vraiment envie de faire au mieux à Lyon. L’enjeu était important. Mais je me suis mise en tête de prendre du plaisir, et de faire en sorte de m’amuser. J’avais bien travaillé et, au final, l’expérience a été formidable. J’ai fait de belles rencontres et j’ai relevé le défi que je m’étais fixé. Aujourd’hui, j’ai du mal à réaliser que tout est fini, car je suis focalisée sur le concours depuis plusieurs mois.” L’Institut de Genech à l’honneur Si la médaille est individuelle, les formatrices de Marie et l’Institut de Genech sont également au cœur du succès. “Cette victoire est très positive et très encourageante pour toute l’équipe de Genech qui a accompagné Marie”, indique Sarah Cuvelier, responsable du centre équestre de l’Institut de Genech. L’établissement, fondé en 1894, propose de nombreux cursus de formation en lien avec le monde équestre : bac Pro, CAP palefrenier-soigneur, animateur d’équitation, BPJeps, DEjeps, CS éducation et travail des jeunes équidés, CAP maréchal-ferrant, BTS production animale, Bac Pro conduite gestion entreprise hippique… Entre autres ! “Nous avons un éventail assez large de formations en lien avec le milieu du cheval.” Environ 400 élèves sont en formation à Genech au sein de ces formations dédiées au cheval. Plus d’infos ici
Les meilleurs dresseurs réunis à Boves
Après les complétistes et les voltigeurs, ce sont les dresseurs de la catégorie Amateur qui avaient rendez-vous les 8 et 9 juin à Boves, pour leurs championnats régionaux. Un rendez-vous qui a bénéficié d’une météo clémente et de l’excellent accueil du Centre équestre de Picardie. Sous l’oeil de Nadine Cochenet, présidente du jury, et ceux des expérimentés juges présents pour l’événement, dont Alain Francqueville, ancien sélectionneur et entraîneur national de l’équipe de France, ou Valérie Leclercq (dont le portrait sera à retrouver un peu plus tard dans la semaine sur notre site), les meilleurs dresseurs de la région des Hauts-de-France se sont retrouvés au Centre équestre de Picardie dans le cadre des championnats régionaux. De la catégorie Amateur 3 à la catégorie Amateur Elite, ils sont venus des quatre coins des Hauts-de-France pour accéder au titre. En parallèle, pour permettre à chaque couple de prendre part à la compétition, le Comité régional d’équitation avait mis en place d’autres épreuves et le rectangle de dressage a ainsi accueilli de nombreuses reprises pendant deux journées. Du côté des résultats Dans la catégorie Amateur 3, c’est Louane Letoquart qui s’impose avec une note moyenne de 68,97%. La cavalière était associée à Borgerhof’s Kelvin, mâle New Forest de 9 ans. La cavalière, licenciée chez Amandine Blin Dressage, devance de peu (0,8%) Céline Rouze et Gladiator du Tomont, mâle de 8 ans par Catchar Mail, dont la moyenne championnat est de 68,89%. Sur la troisième marche du podium, encore une cavalière, Bertille Dufour, qui avait sellé pour l’occasion son hongre Trakehner de 12 ans, Giovi de Fontaine (67,08%). La suite des résultats ici Chez les Amateurs 2, Aurore Braillon glane la médaille d’or avec D’Aprilia de Merlieux, jument hanovrienne de 15 ans, fille de Dancier. Le couple, qui s’entraîne auprès de Gilles Siauve, décroche une moyenne championnat de 68,61%. Sur la deuxième marche du podium, on trouve Jean-Baptiste Lemaire. Associé à Sei Stupendo de Gaasbeek, jeune cheval de 6 ans fils de Secret, le cavalier obtient une note globale de 68,54% et devance au classement général Typhaine Bigotte et Arturo de Brinco Z (67,67%). Suite du classement ici Du côté des Amateurs 1, c’est Grégoire Siauve qui décroche la médaille d’or de ce championnat : il montait Stargazing van Oudenhove, six ans, et décroche une moyenne de 69,09%. Grégoire et son hongre BWP signent ainsi la meilleure performance toutes catégories confondues, seul couple à dépasser la barre des 69% de moyenne. Au classement, ils devancent Cyrielle Gillot et Call Me du Payrol, couple défendant les couleurs du centre équestre René Dujardin de Marcq-en-Baroeul (67,02%), ainsi que Célestine Delrieu et Kaapstad, médaillés de bronze avec 63,47%. Suite des résultats ici Enfin, dans la catégorie Amateur Elite, deux amazones étaient en compétition pour tenter de décrocher la médaille d’or. C’est finalement Johanne Nugues qui s’en empare, associée à Saphir von Lutz. Le couple obtient la note moyenne de 68,63%, et devance ainsi Sophie Mingardi et Equinox du Trichot avec 64,35%. Détails des résultats ici Des cavaliers gâtés Lors de la remise des prix, qui a eu lieu dimanche midi, à l’issue de l’ultime manche du championnat, les cavaliers engagés se sont vus généreusement récompensés. En effet, les médaillés ont reçu des mains de Jean-Pierre Tatincloux, président du CRE Hauts-de-France, et de Sarah Cuvelier, présidente de la commission Dressage, des bons d’achat Terres et Eaux, fidèle partenaire du CRE, de 100, 200 et 300 euros. De quoi renouveler une partie de son équipement et se faire plaisir !