Originaire de Picardie, Zoé Pegis est une véritable passionnée de concours complet et a passé en 2024 le cap du CCI1*. Intégrée au Pôle Avenir du Comité régional d’équitation, la cavalière affiche de belles ambitions sportives et compte s’orienter professionnellement vers le monde du cheval. Dans la famille Pegis, on aime visiblement les sensations fortes : tandis que le fils, Mathis, pratique la moto cross, c’est sur le concours complet que Zoé, 18 ans, a jeté son dévolu. Pourtant, rien ne prédestinait la jeune fille à évoluer vers cette discipline. “Mes parents ne sont pas du tout issus du milieu du cheval”, indique-t-elle. “Quand j’étais petite, je faisais de la danse et de la natation. Mais j’étais attirée par l’équitation. Ma mère a accepté de m’inscrire en club, à condition que j’obtienne mon diplôme de natation. Une fois en poche, j’ai pu enfin commencer à monter à poney.” Après l’acquisition des bases au sein de différentes structures situées en Picardie, Zoé arrive dans les écuries de Nicolas Rosiaux, cavalier professionnel et spécialisé en concours complet. “J’avais fait quelques stages au préalable, mais Nicolas a donné un tournant à ma vie à poney et m’a aidée à entrer dans le bain de la compétition en concours complet.” A poney puis à cheval Avec Adenis du Breuil, Zoé fait ses armes jusqu’en Poney Elite, et termine vice-championne à Lamotte Beuvron en 2019. Pour progresser, ses parents louent Beau Pegase Angrie dans la foulée. “J’ai commencé en As 2, puis As 1, mais les années Covid sont arrivées et mes saisons n’ont pas pu être régulières.” Et puis l’année 2021 marque le passage à cheval de Zoé et Nicolas Rosiaux propose à son élève Dangerous Beauty, une jument pour laquelle elle a un véritable coup de cœur. “On s’est tout de suite bien entendues et nous avons rapidement pris la route des compétitions.” Amateur 3, Amateur 2, Amateur 1… En 2022, le couple participe aux championnats Amateurs au Mans, mais est victime d’une chute qui le tient éloigné des terrains quelque temps. “On a pris le temps de revenir et, durant la reprise, j’ai fait du CSO, du dressage et du hunter.” La cavalière a visiblement bien géré son retour sur les terrains de concours puisque son année 2024 a été émaillée de succès avec une victoire au Mans, en Amateur 2, puis une 2ème place à Bertichères en Amateur 1. “J’ai fait mon premier international à Jardy et je participerai en septembre à ma première Amateur Élite au Pin. J’aimerais, à terme, être performante en CCI2*. Mais nous verrons et analyserons les résultats au fil de l’eau, sans aller trop vite.” En fin d’année scolaire, Zoé a obtenu son baccalauréat et entrera à la rentrée en alternance dans les écuries de Nicolas Rosiaux, dans le cadre d’un Certificat de spécialisation Jeunes chevaux. Épaulée par sa mère Pamela, qui s’est mise à cheval à la suite de sa fille, et de son père Cédric, Zoé semble bien partie pour remplir ses objectifs et déterminée à faire de sa passion son métier. Promouvoir la discipline dans les Hauts-de-France Comme Zoé, la région des Hauts-de-France compte plusieurs passionnés de concours complet, et quelques structures sont actives dans l’enseignement de la discipline et le perfectionnement des cavaliers. Wallers, les écuries de Nicolas Pertusa, de Nicolas Rosiaux, de Bastien Commecy, les écuries de Chiny, Amiens Boves et Demuin, le centre équestre de Jeumont, l’écurie des 3 Monts à Saint-Sylvestre Cappel, Le Touquet et Bertichères, à Chaumont-en-Vexin proposent la pratique de la discipline ou sont organisateurs de compétitions. Mais il est vrai que, sur notre territoire, le concours complet est moins présent que dans certaines autres régions françaises. “Le complet est une très belle discipline, mais elle est assez contraignante, » pointe Pascaline Pertusa, référente concours complet au sein du bureau du Comité régional. « Il faut une dizaine d’hectares pour monter un beau parcours de cross, et on connaît aussi la rareté et le coût du foncier chez nous. De plus, les organisateurs peinent parfois à trouver des bénévoles, qui se font denrée rare… Le climat est aussi un frein à la pratique, et les cavaliers qui concourent dans cette discipline doivent généralement se déplacer assez loin pour aller en compétition.” En dépit de ces contraintes pour promouvoir la discipline et apporter des solutions aux pratiquants, le Comité régional d’équitation a mis en place ces dernières années une série d’actions pour soutenir les organisateurs et les enseignants. “Nous avons investi dans des obstacles de cross et les avons proposés aux organisateurs afin qu’ils aient moins à investir pour la construction des parcours de cross”, poursuit Pascaline. “Après un audit, nous avions également proposé une formation CCE aux enseignants, afin qu’ils se perfectionnent dans l’enseignement de la discipline. Nous avions eu une quinzaine de réponses. Et puis, le CRE avait également mis en place un circuit Amateur afin de proposer une véritable échéance sportive aux cavaliers pratiquants. » Une initiative qui pourrait peut-être de nouveau voir le jour dans les années à venir. “Nous avons encore des idées pour promouvoir la discipline, certaines sont en bonne voie mais pas encore concrétisées. Il est trop tôt pour en parler.” Lors de l’Open Club et Poney 2024, pas moins de 70 couples avaient pris le départ du championnat au Touquet.
Grégoire Siauve, 10 ans après
Le dresseur des Hauts-de-France, Grégoire Siauve, a frappé fort cette année : sacré champion Amateur 1 des Hauts-de-France à Boves début juin, le cavalier a confirmé sa bonne forme au Mans, fin juillet, lors des championnats de France. Une médaille d’or en Amateur 1, 10 ans après celle glanée en Amateur Elite. A 34 ans, Grégoire Siauve compose entre sa vie professionnelle, familiale et sportive. Avec succès il faut bien le dire. Le vétérinaire, papa de 2 enfants, réalise une excellente saison 2024. Associé à Stargazing van Oudenhove, un hongre de 6 ans BWP, il a remporté le titre de champion régional en juin, à Boves, et s’est imposé lors des championnats de France Amateur du Mans. Une étape sur le chemin de l’objectif que s’est fixé Grégoire, fils de Gilles Siauve, cavalier professionnel installé à Amiens Dury. “Durant mes études pour devenir vétérinaire, j’ai mis l’équitation un peu entre parenthèses”, confie le cavalier. “C’est au moment où je me suis installé, peut-être un peu après, que j’ai décidé de me remettre en selle. C’est notamment avec Beau Bandido, un cheval que mon père montait au préalable, que j’ai repris le chemin de la compétition. Je suis allé jusqu’au Grand Prix, avec des résultats corrects.” L’apport technique de Gilles Siauve Et puis, dans la foulée, Grégoire décide d’investir dans un cheval d’avenir, en l’occurrence Stargazing, dont il fait l’acquisition en 2022, alors qu’il est âgé de 4 ans. Grégoire forme son équipier et démarre doucement la compétition en 2023, avec un premier concours à Vernon. C’est donc cette année, en 2024, que les choses sérieuses ont véritablement commencé sur les carrés de dressage. “Mon objectif est de continuer à former Stargazing, pour espérer aller au plus haut niveau”, poursuit Grégoire. “C’est dans cet esprit que je travaille quotidiennement.” Le cavalier monte trois fois par semaine, et échange très régulièrement avec son père Gilles, qui connaît évidemment bien son cavalier de fils. “Il me coache en concours et je lui envoie très souvent des vidéos. En un coup d’œil, il évalue mon travail et me donne de précieux conseils. Il m’apporte une véritable aide technique.” En tête des trois étapes Au Mans, le couple a déroulé trois reprises, à 69,9%, 69,4% et 72%. “Le premier jour, je n’étais pas très content de moi et mon père non plus d’ailleurs”, sourit Grégoire. “Et je suis quand même arrivé en tête de la première étape. Je me suis donc dit que si je montais mieux les deux jours suivants, le championnat ne poserait pas de problème et qu’un podium était tout à fait accessible…” Le duo parvient à s’imposer à chacune des trois étapes, et arrive donc en tête en catégorie Amateur 1. “Il y avait de bons chevaux”, souligne Grégoire. “Je pense que ce sont des chevaux qu’on reverra en Amateur Élite l’année prochaine. C’est en tout cas mon objectif à court terme avec Stargazing, avant d’évoluer vers des épreuves plus techniques.” Dix ans après son titre en Amateur Elite – c’était alors avec Benetton, hongre KWPN -, Grégoire Siauve porte avec brio les couleurs du dressage et de notre région des Hauts-de-France sur les terrains nationaux !
Clément Deschamps fait briller l’attelage des Hauts-de-France
Lors du Generali Open de France Club, de nombreuses structures aux couleurs des Hauts-de-France se sont distinguées, et ce dans plusieurs disciplines. Du côté de l’attelage, la “Team Clément Deschamps” a glané un bon nombre de médailles, mettant en lumière une discipline en plein essor. Passionné d’attelage depuis son jeune âge, Clément Deschamps, 35 ans, a emmené cette année neuf meneurs aux championnats de France des clubs, à Lamotte-Beuvron. Et en a ramené de multiples médailles. Une jolie récompense pour le coach, installé depuis un peu plus de deux ans au Haras de Lannay, à Mouchin, non loin de la frontière belge. “Quand j’étais jeune, j’aimais beaucoup les chevaux, mais pas forcément monter dessus”, indique le meneur. “C’est donc vers l’attelage que je me suis orienté, et je suis très vite devenu passionné. J’ai décidé de me diriger professionnellement dans cette voie, et j’ai passé deux années au Haras du Pin pour obtenir mon BPJeps. J’ai notamment reçu l’instruction de Louis Basty, grand professionnel de l’attelage. En revenant du Pin et diplômé, j’ai souhaité m’installer et c’est au sein des écuries des Tourelles, auprès de Pierre Dorchies, que j’ai développé mon activité, en me déplaçant régulièrement dans d’autres structures.” Clément Deschamps, au fil du temps, voit de plus en plus de jeunes meneurs le rejoindre. Il y a un peu plus de deux ans, par le biais de Bernard Grimonprez, il déménage au Haras de Lannay, afin de gagner un peu plus de place. Aujourd’hui, il compte environ 100 licenciés et enseigne notamment l’attelage à un, qui représente 90% de son activité. “Chez moi, comme j’aime le répéter souvent, c’est concours tous les jours”, sourit Clément Deschamps. “Au Haras de Lannay, où sont également installés le cavalier de saut d’obstacles Guillaume Foutrier et le dresseur Gilles Siauve, nous bénéficions d’une grande qualité d’infrastructures et de grands espaces. Et c’est important : aujourd’hui, l’attelage s’est démocratisé, et il parle à un public assez large. Nous pouvons proposer des pistes pour s’entraîner à la maniabilité, au marathon, au travail à pied… J’enseigne l’attelage, et propose également des sessions de perfectionnement.” Un sport partage Les élèves de Clément sont venus à l’attelage pour connaître une autre discipline, différente, et insérer davantage de partage dans leur sport. “Sur une voiture, vous pouvez être à deux, et je fais souvent travailler père ou mère et leur enfant, deux frères et soeurs…” Clément souligne la logistique importante et le temps qu’exigent les entraînements. “Déplacer les chevaux, les voitures, les harnais… C’est sûr que cela présente une contrainte certaine, et les cours que je donne pendant 1h30 sont bien souvent des cours particuliers. C’est beaucoup de temps et d’investissement. Mais cela reste passionnant…” Et cela passionne d’ailleurs nombre de licenciés, dont certains se sont distingués lors des championnats de France en juillet : Noémie Ghesquière décroche ainsi l’or en Club Elite Solo (un 3ème titre de championne de France d’affilé, en grimpant d’une catégorie chaque année), Hubert Beun, l’argent en Club Elite Paire, Cyril Canonne, le bronze dans la même catégorie, Zoé Cattoux est en argent en Club Poney 2 (deuxième médaille en championnat de France d’affilé), et Noé Cattoux, son frère, en argent en Club Poney A2 (une première médaille pour son premier championnat de France et le plus jeune compétiteur de France à seulement…5 ans !). Clémentine Largillière est vice-Championne de France Club 2 Solo. En Club Poney 1, Constance Guermonprez est en argent et Cléa Moelo décroche le bronze. Auguste Grébert se hisse également dans le Top 11 de la Club Elite Solo. Il faut aussi mentionner la belle participation de François Gallant, médaillé d’or 2023, meneur para évoluant au sein des valides. “Ce fut une très bonne année et le résultat de notre travail et des heures passées”, souligne Clément Deschamps. Celui-ci voit déjà Oscar, son fils de 2 ans, se saisir en voiture des guides et qui sait, peut-être un jour prendra-t-il la relève de son père !