Le dresseur des Hauts-de-France, Grégoire Siauve, a frappé fort cette année : sacré champion Amateur 1 des Hauts-de-France à Boves début juin, le cavalier a confirmé sa bonne forme au Mans, fin juillet, lors des championnats de France. Une médaille d’or en Amateur 1, 10 ans après celle glanée en Amateur Elite. A 34 ans, Grégoire Siauve compose entre sa vie professionnelle, familiale et sportive. Avec succès il faut bien le dire. Le vétérinaire, papa de 2 enfants, réalise une excellente saison 2024. Associé à Stargazing van Oudenhove, un hongre de 6 ans BWP, il a remporté le titre de champion régional en juin, à Boves, et s’est imposé lors des championnats de France Amateur du Mans. Une étape sur le chemin de l’objectif que s’est fixé Grégoire, fils de Gilles Siauve, cavalier professionnel installé à Amiens Dury. “Durant mes études pour devenir vétérinaire, j’ai mis l’équitation un peu entre parenthèses”, confie le cavalier. “C’est au moment où je me suis installé, peut-être un peu après, que j’ai décidé de me remettre en selle. C’est notamment avec Beau Bandido, un cheval que mon père montait au préalable, que j’ai repris le chemin de la compétition. Je suis allé jusqu’au Grand Prix, avec des résultats corrects.” L’apport technique de Gilles Siauve Et puis, dans la foulée, Grégoire décide d’investir dans un cheval d’avenir, en l’occurrence Stargazing, dont il fait l’acquisition en 2022, alors qu’il est âgé de 4 ans. Grégoire forme son équipier et démarre doucement la compétition en 2023, avec un premier concours à Vernon. C’est donc cette année, en 2024, que les choses sérieuses ont véritablement commencé sur les carrés de dressage. “Mon objectif est de continuer à former Stargazing, pour espérer aller au plus haut niveau”, poursuit Grégoire. “C’est dans cet esprit que je travaille quotidiennement.” Le cavalier monte trois fois par semaine, et échange très régulièrement avec son père Gilles, qui connaît évidemment bien son cavalier de fils. “Il me coache en concours et je lui envoie très souvent des vidéos. En un coup d’œil, il évalue mon travail et me donne de précieux conseils. Il m’apporte une véritable aide technique.” En tête des trois étapes Au Mans, le couple a déroulé trois reprises, à 69,9%, 69,4% et 72%. “Le premier jour, je n’étais pas très content de moi et mon père non plus d’ailleurs”, sourit Grégoire. “Et je suis quand même arrivé en tête de la première étape. Je me suis donc dit que si je montais mieux les deux jours suivants, le championnat ne poserait pas de problème et qu’un podium était tout à fait accessible…” Le duo parvient à s’imposer à chacune des trois étapes, et arrive donc en tête en catégorie Amateur 1. “Il y avait de bons chevaux”, souligne Grégoire. “Je pense que ce sont des chevaux qu’on reverra en Amateur Élite l’année prochaine. C’est en tout cas mon objectif à court terme avec Stargazing, avant d’évoluer vers des épreuves plus techniques.” Dix ans après son titre en Amateur Elite – c’était alors avec Benetton, hongre KWPN -, Grégoire Siauve porte avec brio les couleurs du dressage et de notre région des Hauts-de-France sur les terrains nationaux !
Clément Deschamps fait briller l’attelage des Hauts-de-France
Lors du Generali Open de France Club, de nombreuses structures aux couleurs des Hauts-de-France se sont distinguées, et ce dans plusieurs disciplines. Du côté de l’attelage, la “Team Clément Deschamps” a glané un bon nombre de médailles, mettant en lumière une discipline en plein essor. Passionné d’attelage depuis son jeune âge, Clément Deschamps, 35 ans, a emmené cette année neuf meneurs aux championnats de France des clubs, à Lamotte-Beuvron. Et en a ramené de multiples médailles. Une jolie récompense pour le coach, installé depuis un peu plus de deux ans au Haras de Lannay, à Mouchin, non loin de la frontière belge. “Quand j’étais jeune, j’aimais beaucoup les chevaux, mais pas forcément monter dessus”, indique le meneur. “C’est donc vers l’attelage que je me suis orienté, et je suis très vite devenu passionné. J’ai décidé de me diriger professionnellement dans cette voie, et j’ai passé deux années au Haras du Pin pour obtenir mon BPJeps. J’ai notamment reçu l’instruction de Louis Basty, grand professionnel de l’attelage. En revenant du Pin et diplômé, j’ai souhaité m’installer et c’est au sein des écuries des Tourelles, auprès de Pierre Dorchies, que j’ai développé mon activité, en me déplaçant régulièrement dans d’autres structures.” Clément Deschamps, au fil du temps, voit de plus en plus de jeunes meneurs le rejoindre. Il y a un peu plus de deux ans, par le biais de Bernard Grimonprez, il déménage au Haras de Lannay, afin de gagner un peu plus de place. Aujourd’hui, il compte environ 100 licenciés et enseigne notamment l’attelage à un, qui représente 90% de son activité. “Chez moi, comme j’aime le répéter souvent, c’est concours tous les jours”, sourit Clément Deschamps. “Au Haras de Lannay, où sont également installés le cavalier de saut d’obstacles Guillaume Foutrier et le dresseur Gilles Siauve, nous bénéficions d’une grande qualité d’infrastructures et de grands espaces. Et c’est important : aujourd’hui, l’attelage s’est démocratisé, et il parle à un public assez large. Nous pouvons proposer des pistes pour s’entraîner à la maniabilité, au marathon, au travail à pied… J’enseigne l’attelage, et propose également des sessions de perfectionnement.” Un sport partage Les élèves de Clément sont venus à l’attelage pour connaître une autre discipline, différente, et insérer davantage de partage dans leur sport. “Sur une voiture, vous pouvez être à deux, et je fais souvent travailler père ou mère et leur enfant, deux frères et soeurs…” Clément souligne la logistique importante et le temps qu’exigent les entraînements. “Déplacer les chevaux, les voitures, les harnais… C’est sûr que cela présente une contrainte certaine, et les cours que je donne pendant 1h30 sont bien souvent des cours particuliers. C’est beaucoup de temps et d’investissement. Mais cela reste passionnant…” Et cela passionne d’ailleurs nombre de licenciés, dont certains se sont distingués lors des championnats de France en juillet : Noémie Ghesquière décroche ainsi l’or en Club Elite Solo (un 3ème titre de championne de France d’affilé, en grimpant d’une catégorie chaque année), Hubert Beun, l’argent en Club Elite Paire, Cyril Canonne, le bronze dans la même catégorie, Zoé Cattoux est en argent en Club Poney 2 (deuxième médaille en championnat de France d’affilé), et Noé Cattoux, son frère, en argent en Club Poney A2 (une première médaille pour son premier championnat de France et le plus jeune compétiteur de France à seulement…5 ans !). Clémentine Largillière est vice-Championne de France Club 2 Solo. En Club Poney 1, Constance Guermonprez est en argent et Cléa Moelo décroche le bronze. Auguste Grébert se hisse également dans le Top 11 de la Club Elite Solo. Il faut aussi mentionner la belle participation de François Gallant, médaillé d’or 2023, meneur para évoluant au sein des valides. “Ce fut une très bonne année et le résultat de notre travail et des heures passées”, souligne Clément Deschamps. Celui-ci voit déjà Oscar, son fils de 2 ans, se saisir en voiture des guides et qui sait, peut-être un jour prendra-t-il la relève de son père !
Evetria, les cracks du pony-games
Implanté non loin de Valenciennes, à Saultain, le centre équestre de Evetria, créé en 2010 par Mathilde Hevin et son compagnon Baptiste Delamaide, tous deux cavaliers, s’est une fois de plus distingué aux championnats de France Poney, en glanant pas moins de trois médailles d’or, trois d’argent et une de bronze. Nombreux sont les poney-clubs et centres équestres des Hauts-de-France qui réalisent chaque année de belles performances à Lamotte-Beuvron. C’est quasiment devenu une coutume pour le centre équestre de Evetria, qui s’est spécialisé dans la discipline du pony-games et qui a participé à quasiment toutes les éditions de l’Open Generali de Lamotte Beuvron depuis 1999 ! En 2024, en termes de nombre de podiums dans la discipline, c’est la structure qui arrive numéro 1 au national. “Cette année a été notre meilleure année”, commente Mathilde Hevin. “Nous avons glané trois médailles d’or, trois d’argent et une de bronze. Toutes nos équipes terminent sur le podium, hormis une, qui se classe 5ème, ce qui est déjà très bien. Nous sommes très contents de ce résultat.” Une belle performance, résultat du travail de Mathilde et Baptiste, et de la motivation de leurs petits cavaliers ! Le club réunit environ cent-cinquante licenciés, dont la très grande majorité pratique le pony-games. Cette année, les coachs ont emmené pas moins de sept équipes dans le Loir-et-Cher, ce qui représente 35 cavaliers et environ 30 poneys. Une discipline pour apprendre l’équitation La structure s’est taillée une belle réputation en la matière, en s’affichant régulièrement en tête du classement des clubs aux championnats de France. « C’est vrai, nous y sommes généralement assez performants », concède Mathilde, elle-même joueuse chevronnée. Avec une cinquantaine de poneys et chevaux, dont quarante d’instruction, le centre équestre de Evetria enseigne l’équitation par le biais du jeu. « Bien sûr, nous apprenons à nos licenciés les bases du dressage et du saut d’obstacles, mais nous avons fait du pony-games notre grande spécialité. C’est une discipline qui est vraiment intéressante pour apprendre à monter à cheval : les plus jeunes oublient leurs craintes, leur appréhension et gagnent très vite en autonomie. En reprise, ils ne sont pas les uns derrière les autres, mais bien seuls sur leur poney devant le parcours à réaliser. Très vite, ils se prennent en charge. » Des enfants, mais pas seulement Le club ne se déplace de ce fait que sur les compétitions de pony-games, en région, plus loin en France et même sur les échéances internationales. « Mon but, c’est de porter le plus loin possible ceux qui désirent évoluer. J’ai été moi-même plusieurs années en équipe de France. Aujourd’hui, j’essaie d’amener mes petits cavaliers à ce niveau. » Mais cette discipline, qui est accessible aux sportifs à partir de trois ans, fait également des adeptes parmi les adultes : « Chaque semaine, j’ai un bon lot de cavaliers un peu plus âgés qui viennent se détendre en pratiquant le pony-games. Il n’y a pas d’âge et c’est un vrai moment de décompression pour eux dans la semaine. » En dépit des bons résultats acquis année après année, Mathilde Hevin et Baptiste Delamaide ne comptent pas se reposer sur leurs lauriers. Parmi leurs projets à venir, l’aménagement d’une nouvelle carrière. “La nôtre date de la création du club, et il est temps de faire quelques améliorations, notamment de l’agrandir, afin d’organiser davantage de compétitions.” Nul doute qu’Evetria sera de nouveau au rendez-vous l’an prochain, pour défendre son titre de club numéro 1 au pony-games. Les Hauts-de-France et le pony-games, une histoire particulière Le fait de constater que les Hauts-de-France se distingue dans cette discipline est une belle récompense pour les coachs, bien sûr, mais pas seulement : en effet, il y a quelques années, Edith Cuvelier, ex présidente du Comité régional d’équitation, et la regrettée Marie-Catherine Vermeulen, ont beaucoup oeuvré au développement du pony-games, qui était alors bien plus répandue outre-Manche. Dominique Vermeulen, l’époux de Marie-Catherine, ainsi que sa fille Céline, continuent par ailleurs le travail de Marie-Catherine, en s’impliquant activement dans la promotion de cette pratique ludique et pédagogique. Bravo à tous les cavaliers qui s’entraînent régulièrement et représentent avec brio les Hauts-de-France en pony-games !